Le Castelet

Bâtie au cœur du quartier Saint-Michel, la prison Saint-Michel veille sur Toulouse depuis plus d’un siècle et demi.

Œuvre monumentale et exceptionnelle imaginée par l’architecte Jacques-Jean ESQUIÉ à la fin du XIXe siècle, l’édifice est un joyau remarquable du patrimoine toulousain.

Construite au milieu du Xixème siècle par l’architecte Jacques-Jean Esquié, collaborateur d’Eugène Viollet-le-Duc pour la restauration de la Basilique Saint-Sernin notamment, la prison Saint-Michel sert d’abord d’hôpital avant de devenir une maison d’arrêt puis un lieu d’enfermement et d’exécution des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle ferme progressivement ses portes à partir des années 1980, jusqu’en 2009 où le bâtiment est totalement vidé de ses occupants.

Le Castelet de la prison Saint-Michel correspond, historiquement, à la cour d’entrée de la prison et aux anciens bâtiments administratifs. Par son architecture singulière, il est composé d’un fortin en brique rouges bordé de deux tour crénelées, il est un repère dans le quartier.

Réhabilité en 2021 en centre d’interprétation et lieu de mémoire, le Castelet, présente un parcours muséographique permanent abordant plusieurs thématiques liées à l’histoire du lieu et accueille des expositions temporaires.

Bogdan Rala, « Le Passage »

La volonté de valoriser, révéler le monument via une pensée, une forme artistique, a conduit à interroger l’artiste Bogdan Rata, découvert en 2019 dans la galerie de Farideh Cadot, à Paris. Le Castelet s’est tourné vers le travail de cet artiste, attiré par ses sculptures, leur posture, silhouettes graciles, corps pliés, suggérant une incarnation poétique.

Invité à venir visiter le site, Bogdan Rafa envisage l’exposition comme une installation in situ.

L’artiste réalise un ensemble d’œuvres pour le lieu, habitant les espaces intérieurs et extérieurs. Cette  » traversée  » du monument, titre de l’exposition, permet d’un faire un espace ouvert, à l’encontre de sa destination.

Le Castelet se peuple de corps en situation « intermédiaires », entre éveil et sommeil, rappelant aussi l’ancienne fonction de Maison d’arrêt du monument, entre liberté et détention. Ces sculptures se caractérisent par une extrême finesse, oscillant entre photographie et 3D.

L’artiste use de nouveaux matériaux et procédés pour la réalisation de ses œuvres, dont l’apparence est proche du marbre, du plâtre, tout en conservant une technique classique, faisant référence à l’histoire de l’art.

Le Castelet invite un artiste figuratif de la scène actuelle, et incite une réflexion sur le rôle du corps en tant que sujet de la sculpture mais aussi dans son rapport à l’espace. L’artiste a également convié le compositeur Cristian Rus pour une installation sonore dans la cour et le jardin visant à accentuer la sensation de présence.