La Chapelle de la Grave, située dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse, est un édifice emblématique de la ville. Sa construction remonte au début du XVIIIe siècle, entre 1758 et 1760, sous la direction de l’architecte toulousain Joseph-Marie de Saget. L’hôpital de La Grave tire son nom du terme « Grav », qui signifie « sable » ou « gravier », en référence à son emplacement initial sur une zone de graviers à proximité de la Garonne.
Elle fait partie de l’ensemble hospitalier de La Grave, fondé au XIIe siècle pour accueillir les pauvres et les malades. Elle fut donc pendant longtemps un petit hôpital de quartier.
L’hôpital de la peste
L’hôpital de la Grave de Toulouse est mentionné pour la première fois dans une charte émise par Raymond IV en 1197. Le quartier Saint-Cyprien accueille cet établissement, en aval de l’hôpital Sainte-Marie de la Daurade, qui fut remplacé par l’hôpital Saint-Jacques. À ses débuts, l’hôpital de la Grave n’est qu’une modeste structure de quartier, bâtie sur les graviers de la Garonne, ce qui lui vaut son nom.
Au XIVe siècle, son rôle devient crucial. Il se transforme en lieu d’accueil pour les pestiférés et sert à les isoler de la ville.
Dans un entretien publié sur Toulouse.fr, Jacques Frexinos, professeur à la faculté de médecine de Toulouse et ancien chef du service de gastro-entérologie du CHU, explique :
Après la première épidémie de peste, en 1348, le ‘fléau de Dieu’ va frapper régulièrement la ville pendant les quatre siècles suivants et provoquer selon la gravité des épidémies entre 10 à 40 % de décès dans la population »
C’est au XVIe siècle que La Grave prend le nom d’Hôpital Saint Sébastien, saint dédié aux malades de la peste.
Au XVIIe siècle, Louis XIV mène la politique du Grand Renfermement. Il ordonne la création d’un Hôpital Général dans chaque grande ville du royaume de France. Si l’idée est de soigner, nourrir, instruire et relever le niveau moral des pauvres, la réalité est tout autre. On y enferme tous ceux qui « dérangent » tels que les orphelins, les vagabonds, les voleurs, les prostituées ou les fous (les épileptiques, les homosexuels, et les véritables malades psychiatriques étant considérés comme déments sans distinction).