Août 1944, Libération de Toulouse en manga

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Le Castelet, dit l’ancienne prison Saint-Michel, est devenue au fil des années un véritable lieu d’exposition et d’interprétation. Il accueille l’École Internationale de Manga de Toulouse, Eima pour une exposition sur la Libération de Toulouse.

Prévue du 11 juillet au 6 janvier 2025, cette exposition s’inscrira parmi les événements commémorant les 80 ans de la Libération de la ville et de la France.

70 étudiants sur les 120 que compte l’école de manga sont mobilisés depuis le mois de décembre pour faire écho aux journées des 19 et 20 août 1944 durant lesquelles, après vingt mois d’occupation et au prix de plusieurs morts, Toulouse s’est affranchie du joug nazi.

Une immersion totale

« On est dans un travail de création, pas d’historiens. Nous n’avons pas la contrainte de raconter des faits réels mais de créer un imaginaire inspiré de la réalité à partir notamment de photos d’archives et de documents d’époque. Notre objectif est d’amener le jeune public, les collégiens et les lycéens, à ressentir ce qui s’est passé durant ces journées, qu’ils soient touchés intimement pour se réapproprier une histoire dont la transmission est de plus en plus difficile »

Eléonore Dujardin, directrice de l’Eima et commissaire de l’exposition.

Les étudiants sont allés puiser dans l’univers graphique et le langage des jeunes générations pour « les faire entrer » dans l’histoire. Construite comme une « déambulation immersive en trois dimensions », l’exposition investira sols, plafonds et murs. Autour des planches et vignettes de manga, pensées comme fil conducteur, elle mêlera projections d’animés, installations et suspensions. L’idée d’avions bombardiers se transformant en jouets jusqu’à leur métamorphose, grâce à l’origami, en grue, symbole de paix au Japon, suit déjà son cours. « Une école de manga qui a tout un musée à sa disposition, c’est sans doute une première en France. Dans un rôle de transmission, à l’occasion d’une commémoration, c’est encore plus rare, souligne Eléonore Dujardin. On assiste à un vrai changement dans le regard que porte le monde institutionnel sur celui du manga ».

Le thème de cette année ‘Libérations’ est très évocateur. Parle-t-on de libération psychologique, politique voire professionnelle ? Nous avons tous et toutes connu une libération, ou nous l’avons souhaitée. Ce thème a été choisi pour son potentiel à nous inspirer et nous rappeler ce que nous voulons vraiment. Peut-être voulons-nous aussi libérer le manga des préjugés réducteurs qui l’entourent.”

Eléonore Dujardin, directrice de l’Eima et commissaire de l’exposition.